16 ans d’attente et 150 000 supporters enthousiastes. La finale de la LM sud-américaine a suscité la frénésie
Le légendaire stade Maracana a été le témoin de nombreux événements footballistiques historiques et samedi soir, il devrait en être le témoin d’un autre. A 21 heures CET, les Argentins de Boca Juniors et l’équipe locale de Fluminense s’affronteront. Il s’agit d’un événement prestigieux pour l’équipe de Buenos Aires en particulier, qui compte jusqu’à 150 000 supporters à Rio de Janeiro. Certains d’entre eux ont vendu tout ce qu’ils pouvaient pour avoir la chance de venir.
Un nombre sans précédent d’Argentins ont fait le voyage d’environ 2 600 kilomètres. Ils ne pouvaient pas manquer l’occasion unique de voir leurs favoris soulever le trophée des vainqueurs de la Coba Libertadores, l’équivalent sud-américain de la Ligue des champions européenne. Jeudi déjà, 105 bus remplis de fans enthousiastes de Boca Juniors ont quitté Buenos Aires pour Rio de Janeiro. Le consulat argentin s’attend à ce qu’entre 100 000 et 150 000 fans de Boca se trouvent dans la ville brésilienne au moment du match.
En effet, les sextuples champions de la prestigieuse compétition continentale attendent ce triomphe depuis 16 longues années. En 2007, ils ont battu un autre club brésilien, Grêmio, en finale. Depuis, ils ont disputé deux matches décisifs et ont échoué à chaque fois. En 2012, il s’est incliné face au SC Corinthians Paulista et, six ans plus tard, il s’est incliné face à son rival River Plate dans un match très disputé. Toutefois, dans les cas susmentionnés, la rencontre s’est déroulée selon l’ancien système des deux matches – un à l’extérieur et un à domicile. La finale sur terrain neutre n’a été introduite qu’à partir de la saison 2018/2019.
Leandro Fortunato, supporter de Boca, a choisi ses propres jambes comme moyen de transport pour se rendre au match. Il a entamé son pèlerinage le 18 octobre et a passé 23 jours à parcourir les 2 685 kilomètres du trajet. Pendant cette période, il a dû faire face à trois jours de pluie, à des douleurs à la cheville, à de la fièvre et à des problèmes avec la police, mais il est finalement arrivé à bon port et, surtout, à l’heure.
C’est Boca !
Si Boca s’imposait samedi soir, il égalerait le record du plus grand nombre de titres remportés, qui appartient à une autre équipe argentine, Independiente. Fluminense, en revanche, n’a jamais gagné la compétition auparavant et serait un premier vainqueur. Il n’est donc pas étonnant que les supporters des deux équipes soient très émus. La deuxième ville du Brésil est pratiquement vide depuis jeudi, les forces de sécurité étant en état d’alerte.
Elles ont également dû intervenir sur la célèbre plage de Copacabana, où les deux camps de supporters se sont affrontés. La police a dû utiliser des gaz lacrymogènes pour intervenir et a également tiré des balles en caoutchouc sur la foule émeutière. L’agitation dans la ville était telle que la CONMEBOL, la fédération sud-américaine de football, a même envisagé de jouer la finale à huis clos, sans la présence des supporters. Toutefois, le journaliste d’ESPN Martin Souto a déclaré qu’il était peu probable que cette option se concrétise. Quoi qu’il en soit, la finale se jouera à la date prévue.
C’est une bonne nouvelle pour certains supporters du finaliste argentin, qui se sont fait connaître en un clin d’œil grâce à la couverture de TyC Sports. Dans ce reportage, ils ont montré leur loyauté en sacrifiant leurs objets de valeur pour pouvoir assister au match. « Nous avons vendu la moto de mon père et ma PlayStation pour être ici ! Nous n’avons même pas de billets, mais regardez autour de vous, c’est Boca ! crie un jeune supporter entouré d’une foule d’autres supporters dans le micro d’un journaliste dans une vidéo virale.
Reste à savoir s’il aura des raisons de se réjouir après le match de ce soir. Fluminense est le favori de ce match passionné, et est indiqué comme l’équipe à l’extérieur dans le procès-verbal, bien qu’il joue ses matches à domicile dans le stade de 78 838 places. Le résultat se jouera sur le terrain, mais une chose est sûre : peu de gens vivent le football comme les Sud-Américains.