Un échange qui était dans l’air depuis un certain temps a finalement eu lieu dimanche. Erik Karlsson quitte les San Jose Sharks et part à la recherche de la Coupe Stanley tant convoitée aux côtés de Sidney Crosby et Evgeni Malkin. A San Jose, on ne sera pas mécontent du « changement », tandis que les Canadiens de Montréal ont également joué un rôle dans cette transaction plutôt complexe en tant que tierce partie. Chez SportAmerica, nous vous tenons au courant de cette importante transaction.
UN ÉCHANGE AVEC SEULEMENT…DES GAGNANTS ?
Le 13 septembre 2018, Erik Karlsson, alors âgé de 28 ans, a quitté ses chers Sénateurs d’Ottawa pour San Jose afin de tenter de remporter la Coupe. Le Suédois signera plus tard un contrat jusqu’à la mi-2027 dans la région de la baie avec un AAV de 11,5 millions de dollars. À l’époque, ce contrat a été accueilli avec scepticisme. En effet, les Sharks disposaient déjà à l’époque d’un effectif âgé et particulièrement onéreux, et les chances de remporter une Coupe ne s’étaient pas améliorées au fil des ans. En outre, tous ces contrats faisaient obstacle à une reconstruction nécessaire.
La saison dernière, Karlsson a été tout simplement incomparable. Dans l’une des pires équipes de la ligue, il a récolté plus de 100 points pour la première fois de sa carrière. Il a également remporté le trophée Norris du meilleur défenseur pour la troisième fois. Le moment est donc idéal pour échanger ce joueur de classe de 33 ans. C’est aussi ce que pensait San Jose, mais ce salaire énorme dérangeait de nombreux clubs. Karlsson a été régulièrement blessé ces dernières années, il n’est plus le plus jeune et son contrat court encore pour quatre ans. Edmonton a semblé vouloir frapper fort lors de la dernière échéance commerciale, mais a opté pour Mattias Ekholm. Quelques mois plus tard, les Penguins ont compris.
Lors d’un échange, une équipe peut choisir, ou être forcée, de continuer à payer une partie de son propre salaire. Ce choix est plafonné à 50 %. Dans le cas de Karlsson, cela signifierait que San Jose l’a laissé sur la liste de paie pour un maximum de 5,75 millions de dollars. Il s’agit en fait d’argent « mort », car le club ne reçoit rien en retour. Ce n’est certainement pas l’idéal dans le cadre d’une reconstruction, car vous voulez libérer autant d’argent que possible pour l’avenir. Il n’est donc pas surprenant que les Sharks aient voulu maintenir le pourcentage le plus bas possible. Bien entendu, cela aurait une incidence sur l’échange.
LES REQUINS LIBÉRÉS DU BOULET
Mike Grier, le directeur général des Sharks, voulait se débarrasser du salaire, mais il devait aussi réfléchir à l’avenir de sa franchise. Le meilleur joueur n’allait pas partir pour presque rien. La semaine dernière, les rumeurs d’un échange avec Pittsburgh sont devenues de plus en plus persistantes et ce week-end, Grier et son collègue Kyle Dubas ont finalement tenté le coup. Grâce notamment à « l’aide » du Canadien, Karlsson restera sur la liste de paie des Sharks pour « seulement » 1,5 million de dollars, et le club obtiendra également l’attaquant Mike Hoffman (33 ans) du Canadien, ainsi que l’attaquant Mikael Granlund (31 ans) et le défenseur Jan Rutta (33 ans) des Pens. Et un choix de premier tour (top 10 protégé) en 2024 de Pittsburgh.
À NOTER
Le fait que Mike Hoffman soit impliqué dans cet échange est pour le moins ironique. Hoffman et Karlsson étaient coéquipiers à Ottawa, mais la façon dont la femme de Hoffman en particulier a traité la famille Karlsson ne méritait pas le prix de beauté à l’époque. Avec Granlund et Rutta, l’attaquant apportera de l’expérience à SJ, mais le trio emporte avec lui un salaire combiné de 12,75 millions de dollars. Plus que le contrat de Karlsson certes, mais aussi avec une durée beaucoup plus courte. Sur le long terme, cette transaction est donc un grand pas dans la bonne direction pour la franchise.
LES CANADIENS AUSSI IMPLIQUÉS
Il ne fait aucun doute que Kyle Dubas ajoute une nouvelle vedette à son orchestre en la personne d’Erik Karlsson. Les Penguins sont vieillissants, mais Dubas a non seulement réussi à obtenir les salaires des vétérans Granlund (5 millions de dollars) et Rutta (2,75 millions de dollars), mais aussi celui de Jeff Petry (35 ans) (6,25 millions de dollars). Petry avait été mentionné dans le cadre de l’échange de Karlsson, mais il ne voulait pas partir pour la côte ouest. Montréal lui a tendu la main et a également pris le gardien Casey DeSmith et Nathan Legare. Un choix de deuxième tour est également offert par les Pens en 2025. Rem Pitlick passera ainsi de Montréal à Pittsburgh.
Que l’ailier Dillon Hamaliuk et un choix de troisième tour passent également de San Jose à Pittsburgh en 2026, personne ne le saura probablement dans une semaine. Inutile de dire que les Penguins n’en ont pas parlé non plus. Dans la Steel City, on est habitué aux grands noms, au succès ET au spectacle. C’était déjà le cas à l’époque de Mario Lemieux et Jaromir Jagr. Crosby et Malkin l’ont fait d’un seul coup. Le super duo est à la fin de l’automne de sa carrière, mais ne veut pas l’éteindre comme une bougie proverbiale. La saison dernière, ils ont manqué les playoffs d’un cheveu, mais en 2023-2024, Crosby et Malkin trouveront à leurs côtés le meilleur blueliner de 2022-2023.
VISAGES SOURIANTS
Les sourires sont nombreux lors de cette transaction. Karlsson a été échangé à un prétendant, tandis que Pittsburgh se débarrasse d’un salaire et dit au revoir à des joueurs en difficulté. Les Penguins, avec Kris Letang et Karlsson sur la ligne bleue et la PP, s’en porteront mieux à court terme. À San Jose, on se réjouit d’être débarrassé d’un salaire monstrueux. Au stade où en est cette franchise, elle disposera de trois joueurs de qualité.
Avec un peu de chance, un Hoffman, par exemple, se débrouille si bien qu’il peut être échangé à la date limite des transactions contre des choix de draft ou des prospects. En outre, Montréal a recruté un joueur de fond expérimenté et un gardien de but. Ils ne comptent probablement pas sur Carey Price et ont maintenant au moins un gardien décent de la LNH en la personne de DeSmith.