Marseille ne doit pas tourner le dos à l’incident, dit Aulas. Il a également condamné ses propres supporters
Eurofotball / Patrik Sandev
L’ère moderne de Lyon a toujours été associée au nom de Jean-Michel Aulas (74 ans). Il a été président de 1987 à mai dernier. S’il a passé le flambeau à l’actuel propriétaire John Textor (58 ans), il continue de suivre de près les résultats des Gones. Il n’a pas du tout apprécié les événements qui ont entouré le match de dimanche à Marseille, qui n’a même pas été joué.
Il est vrai qu’il en a vu de toutes les couleurs depuis qu’il est fonctionnaire. Aulas était à l’étranger le week-end dernier, il avait de toute façon des informations sur le comportement des supporters. Tant les supporters locaux que ceux de Lyon. Malheureusement, ce sont les supporters de l’OM qui ont le plus attiré l’attention lorsque l’équipe adverse a été transportée au stade en bus. Ils ont jeté des pierres sur le véhicule, l’entraîneur Fabio Grosso, touché au visage, étant le plus en colère.
Aulas a été particulièrement choqué par le manque de sécurité. Il a déclaré que les mesures étaient gravement insuffisantes. « Je ne veux pas que mon point de vue soit mal interprété. Mais il est vrai que c’est incompréhensible ». Il a révélé dans une interview au quotidien français L’Équipe. « Dans le contexte des derniers matches de Marseille, il est évident que le déplacement et la protection de l’entraîneur de l’OL ont fait l’objet d’une attention toute particulière. Et soudain, on s’aperçoit que l’escorte policière est très faible. À un moment, le cortège est même arrêté à l’endroit précis où les supporters se rassemblent dans l’un des fameux bars », a-t-il précisé.
Il a tout de même une comparaison à faire. Depuis plusieurs saisons, il a lui aussi connu plusieurs déplacements entre l’hôtel et le stade dans différentes villes. Et il sait aussi comment son club communiquait avec la police lorsqu’il était lui-même patron de Lyon. « Je n’ai pas tous les détails, mais je peux dire que les escortes étaient pires que celles que j’ai personnellement vécues à Marseille ou même lors du derby contre Saint-Étienne. La police de l’époque a tout fait pour que cela ne se produise pas ». a-t-il révélé.
Et cela l’a un peu gêné que le club du sud de la France prenne ses distances par rapport à l’événement. Mieux, et c’est logique, les dirigeants des Phocéens estiment qu’ils peuvent difficilement contrôler la sécurité dans les rues. « Je suis dans le football depuis trente-six ans. Même si on prend les précautions d’usage, on ne peut pas se dédouaner de toute responsabilité parfois », estime Aulas. « Tout cela était prévisible. Quand il y a eu des incidents à Lyon dans le passé, nos dirigeants ne se sont jamais cachés derrière eux, même quand on ne pouvait pas les contrôler. Les gens qui attaquent le bus avec des pierres ne font pas de politique. Ils ne cherchent qu’à affaiblir l’équipe en lui faisant peur. Et tout le monde a eu peur dans le bus ».
Il s’est également appuyé sur ses propres rangs à chaque fois. Les supporters visiteurs n’étaient pas non plus au mieux de leur forme. Pour être plus précis, une poignée des centaines de personnes venues assister au duel. En effet, ils ont proféré des insultes racistes et gesticulé en faisant des saluts nazis. « C’est inacceptable », a-t-il déclaré. « La plupart des 600 supporters lyonnais se sont révoltés contre ce petit groupe d’une quinzaine de personnes qui s’est inséré dans l’ensemble de la sortie à l’insu des organisateurs. C’est insupportable. Mais c’est facile de trouver les coupables. Il y a des caméras partout. Ils doivent être jugés et punis.