Miroir des données du championnat : les meilleurs dribbleurs de République tchèque ? Jovovic, Kusej, Alli…
Bien que les amateurs de football se souviennent surtout des beaux buts ou (dans une moindre mesure) des passes précises, ils peuvent aussi être régulièrement soulevés de leur siège par des tacles réussis. La bonne gestion du ballon est une compétence très appréciée des entraîneurs, et dans les principaux championnats du monde, Kaoru Mitoma, Rafael Leao ou Vinicius Júnior, par exemple, excellent dans ce domaine. Mais qui sont les dribbleurs les plus actifs et les plus efficaces dans FORTUNA:LIGA ? L’analyse des données peut également répondre à cette question.
Tout d’abord, il convient de clarifier la définition d’un « dribble » réussi dans le football. En termes simples, il s’agit d’une situation dans laquelle un joueur contourne un adversaire offensif sans perdre le ballon, ou dépasse l’adversaire mais subit une faute dans le processus. Pour quiconque a déjà assisté à un match de football…
Toutefois, à des fins d’analyse des données, il est également possible de diviser le dribble en deux sous-catégories. Il s’agit non seulement du dribble classique (et légèrement plus strict) en un contre un, mais aussi de ce que l’on appelle l' »espace », c’est-à-dire un mouvement ciblé par lequel un joueur crée de l’espace pour son action suivante. Il ne doit pas nécessairement contourner l’adversaire et le laisser derrière lui, par exemple, un élan latéral avant un tir ou une balle centrée compte.
Il n’est probablement pas surprenant que les dribbleurs les plus actifs soient généralement les attaquants latéraux. Et ce n’est pas différent en première division tchèque, où Vladimir Jovovic, de Jablonec, est en tête du volume global de dribbles après la 15e journée, avec une moyenne de 11 tentatives par match. Dans le même temps, il est le meilleur en termes de nombre de tentatives de dribbles en un contre un. Il tente de contourner son adversaire en moyenne 4,5 fois par match, avec un taux de réussite légèrement inférieur à la moyenne (44 %).
Ce qui n’est pas forcément un inconvénient. Ces dribbleurs actifs ont souvent une efficacité moindre en matière de tacles, car ils les tentent dans des situations plus difficiles et près du but adverse. Si une telle manœuvre réussit, elle aboutit souvent à une occasion dangereuse et a donc une grande valeur pour l’équipe du joueur. Les modèles de données peuvent également mesurer cet aspect, mais nous y reviendrons plus tard.
Derrière Jovovich, il y a un groupe de six joueurs qui font entre 3,5 et 4 tentatives par match. Il s’agit du duo de Young Boleslav, Vasil Kusej et Lamin Jawo, du renfort de Budějovice de cette année, Wale Musa Alli, du jeune joueur de Pardubice, Vojtech Sychra, d’Alex Iván de Karviná et de Pavel Juroška, dont l’action du week-end avant le but victorieux de Slovácko dans les filets du Viktoria Plzeň est encore très présente dans les mémoires.
Alli est également le deuxième dribbleur le plus actif du championnat avec un total de 10 tacles, principalement grâce au nombre élevé des « espaces » susmentionnés, c’est-à-dire des esquives dans l’espace libre. Il a une moyenne de 6,4 par match, ce qui est encore plus que Jovovic. C’est d’ailleurs la discipline qu’il maîtrise le mieux. Alors que le représentant monténégrin affiche un taux de réussite décent de 70 % dans cette activité, Alli atteint même 88 %, ce qui est un chiffre sans précédent en République tchèque avec un tel volume.
Alli est le plus fiable
Cadu et Vlasi Sinyavsky maintiennent des chiffres similaires, mais tous deux ont en moyenne trois tacles de moins par match. En termes de volume, les incursions dans l’espace sont un élément important du jeu de Kusej, déjà mentionné, et de son coéquipier bolslavien Solomon John. Mladá Boleslav est en effet une équipe pleine de grands dribbleurs. Les manœuvres d’évitement sont également appréciées par Alexis Alégué de Jablonec et Lukáš Haraslín des Spartans.
Si un tacle réussi est souvent ovationné par les spectateurs, son efficacité est cruciale pour le déroulement du match. Les analystes tchèques de 11Hacks mesurent cette efficacité à l’aide de l’une des nombreuses variantes de la mesure de la probabilité de but ajoutée (GPA), qui cartographie toutes les courses et tous les dribbles d’un joueur tout au long de la saison et calcule ensuite dans quelle mesure ils augmentent les chances de marquer d’une équipe. Les résultats obtenus ne se limitent pas au volume et au taux de réussite du dribble.
L’indice le plus élevé parmi les ailiers dans ce modèle de données avancé est celui d’Alli, dont les dribbles ne sont pas seulement pour le spectacle, mais ont une grande valeur pour l’équipe. Il en va de même pour Jovovic et Kusej, qui figurent également parmi les meilleurs. En revanche, Juroška, Sychra ou Jawo se situent davantage autour de la moyenne du championnat et des joueurs comme Ewerton de Baník, Haraslín ou son coéquipier de Letná Veljko Birmančević se mettent en évidence. Parmi les attaquants, le joueur d’Ostrava Abdullahi Tanko domine clairement, un peu comme on s’y attendait.
Cependant, une bonne maîtrise du ballon est importante non seulement dans le dernier tiers du terrain, mais aussi au milieu de terrain. Kryštof Daněk, de Pardubice, est extrêmement important pour son équipe lorsqu’il évolue au milieu du terrain et dans le tiers défensif, et il est même au niveau d’Ewerton en termes de contribution globale dans la profondeur du terrain.
Le jeu avec le ballon est également très apprécié par les défenseurs. Michal Tomic, Lukáš Provod, Erik Jirka, Cadu ou Ahmad Ghali se distinguent actuellement par leur mouvement parmi les latéraux, tandis que Tomas Vlček et Ladislav Krejčí se distinguent parmi les stoppeurs, bien qu’il s’agisse ici davantage de leur capacité à prendre le ballon dans l’espace devant eux plutôt que de dribbler.